Investissement en Algérie
Il faut au moins six mois en Algérie pour créer une
entreprise, a constaté une enquête réalisée par le bureau de consulting Nord-Sud
Ventures, a indiqué hier le président de cet organisme, Arslan Chikhaoui, dans
son intervention à l’émission « Indice » qui sera diffusée par la Chaîne Beur
TV.
Une telle procédure ne prend dans le meilleur des cas
que sept jours sous d’autres cieux, a-t-il souligné pour mieux faire cerner les
lenteurs en matière de projets d’investissement en Algérie. Rien que l’obtention
d’un registre du commerce et l’acquisition d’un siège social, ou de n’importe
quelle infrastructure, nécessitent deux mois, soit 70% du temps nécessaire pour
l’achèvement d’un tel projet, a-t-il précisé. Ces deux opérations font partie
des dix-huit étapes que le bureau de consulting a recensées pour la création
d’une entreprise en Algérie. En somme, un parcours du combattant que le
directeur général de l’Agence nationale pour le développement de
l’investissement (ANDI), M. Baghdadli, qui était également l’invité de cette
émission consacrée à l’investissement en Algérie, ne nie pas. Il considère
néanmoins qu’une amélioration sensible a été enregistrée dans le domaine. Il en
veut pour preuve la mise en place d’un système de contrôle a posteriori et un
traitement rapide des dossiers présentés par les opérateurs à ce guichet unique,
qui a été ramené à moins de dix jours. Il a rapporté que depuis dix ans, quelque
7200 projets ont été recensés par l’ANDI pour un volume d’investissement
d’environ 1000 milliards de dinars, soit l’équivalent de 10 milliards d’euros.
L’ANDI n’a pas la prérogative d’intervenir auprès des banques pour faire avancer
un dossier, a-t-il fait remarquer, tout en insistant sur « le faible
développement de l’outil de financement de l’investissement ». Selon lui,
l’Algérie est un pays émergent en tant que destination privilégiée des
Investissements directs étrangers (IDE). Il a reconnu toutefois que l’ANDI n’a
pas de représentations à l’étranger susceptibles de promouvoir l’image de marque
de l’Algérie pour en faire une destination attractive. Réda Hamiani, président
du groupe du même nom, a relevé, pour sa part, que seuls 5% des IDE ont été
réalisés en Afrique, dont 2% en Afrique du Sud, alors que les autres pays, dont
l’Algérie, se partagent les 3% restants. Seulement 188 entreprises françaises
sont présentes en Algérie, contre 2000 en Tunisie, alors que la France est
censée être le principal partenaire de notre pays, a-t-il fait
savoir.